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La Feuille du Läuch de la Robertsau
1 décembre 2015

Le comité du Souvenir Français vous communique sa nouvelle fiche du "Sentier du souvenir"

Ernst Stadler est né à Colmar le 11 août 1883, dans l'Alsace alors annexée par le Reichwilhelmien.

Ce poète alsacien deernst stadler nationalité et de langue allemandes a suivi ses études de lettres romanes et germaniques à Strasbourg et Munich, puis deux années à Oxford où il a reçu en 1906 la bourse Rhodes pour ses études au Magdalen Collège. Il possédait donc une véritable culture européenne

En 1906, Stadler présente une thèse de doctorat sur les manuscrits du Parzifal de Wolfram von Eschenbach, poète épique allemand du Moyen-Age. Deux ans plus tard, il obtient son habilitation, à l’université de Strasbourg, sur les traductions de Shakespeare par Wieland au XVIIIe siècle.

Sa première poésie a été influencée par Stefan George et Charles Péguy, mais dès 1911, il a commencé à développer un style différent, inspiré notamment des amples versets de Walt Whitman.

Son recueil de poèmes Der Aufbruch, publié en 1914, est considéré comme une des œuvres pionnières et majeures de l'expressionnisme. Sa traduction, « le départ » en allemand, signifie-t-il le départ pour la guerre ? Il ne l’avait pas prévue. Rupture, éclatement serait une traduction moins contestable.

Il est l’auteur de textes critiques et de traductions en allemand de textes d'Honoré de Balzac, de Francis Jammes et de Charles Péguy.

Il a fait partie de l’aventure du « Stürmer », la revue littéraire fondée par son ami Schickelé qui s’efforçait de promouvoir une « alsacianité de l'esprit » en mettant en valeur, dans une perspective européenne, la vocation médiatrice de l'Alsace entre la France et l’Allemagne.

Ce n’est pas sur le front qu’il aurait dû se trouver lorsqu’un obus le frappa, mais à l’université de Toronto au Canada, qui venait de lui offrir un poste de professeur associé en littérature.

Lui, l’Allemand, familier de Balzac, d’Henri Régnier, de Charles Péguy et de Francis Jammes, amoureux de la littérature française, n’a pas de haine au fond de son cœur. Dans son joIMG_1725urnal de guerre qu’on trouvera sur sa dépouille, il note, un soir d’août 1914, au moment où son régiment traverse la France « Je salue la France avec le même ébranlement que jadis, quand il y a sept ans, je vis Paris pour la première fois. Je n’imagine pas pour autant que nous sommes en guerre. Je te salue douce terre de France ».

St. lieutenant de réserve au 80e régiment d’artillerie de campagne, il fut frappé par un obus anglais lors de la bataille de Zandvoorde le 30 octobre 1914  proche d’Ypres dans les premiers mois de la Première Guerre mondiale.

Ses obsèques se déroulèrent à l’église protestante de la Robertsau.. Il repose au cimetière Saint-Louis-Robertsau, à Strasbourg.                        

 

Une légende.

Dès 1915, se répandit une histoire aussi belle qu’étrange. Péguy et Stadler se seraient fait face et se seraient reconnus d’une tranchée à l’

 

autre. Ils se seraient envoyé quelques mots griffonnés à la hâte. Stadler aurait proposé d’échanger par écrit leurs impressions.  A quoi Péguy, qui n’avait pas compris l’intention de son homologue allemand, aurait répondu « mon ami, je ne vous comprends pas, mais je vous aime.» L’histoire fut racontée longtemps encore après la fin du conflit et reproduite à maintes reprises dans de très sérieuses revues littéraires. C’est une légende, bien entendu, mais que savons-nous du destin des poètes, que connaissons-nous de leur royaume ?

 

 

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