Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Feuille du Läuch de la Robertsau
25 octobre 2015

Ving et unième fiche du Sentier du Souvenir par le Souvenir Français

Le canal des Français

                      L’ancicanalen Canal des Français tient son nom de l’époque du rattachement de Strasbourg à la France, sous Louis XIV. Il traversait autrefois la Robertsau : partant de la Citadelle dont il évacuait les eaux, il se déversait doucement dans l’Ill, au Fuchs-am-Buckel, sa faible dénivellation était de moins de deux mètres. A l’origine, d’après les écrits de Robert Pfister, “utilisant le lit d’anciennes eaux mortes qui furent approfondies et élargies, ce petit canal fut creusé

nouveau canal

en 1686”, (d’où son nom ; Strasbourg est ville française depuis 1681 sous Louis XIV), “dans le but de faciliter l’écoulement de l’eau des fossés de la Citadelle nouvellement construite”. Une vingtaine d’années plus tard, le canal aurait été repensé pour acheminer les troupes et le matériel de guerre le long du Rhin à l’abri des regards des armées d’Outre-Rhin, servant aussi à transporter des matériaux pour les places fortes prévues le long du Rhin. Les travaux auraient commencé en février 1707 pour une mise en service en mai de la même année, et aurait été utilisé jusqu’en 1714. L’aménagement du canal n’a jamais pu être définitif, les oppositions sur les projets empêchant toute issue constructives (certains prétendaient que ce canal pouvait tout aussi facilement permettre à l’ennemi d’accéder à Strasbourg .). Il devint une genre de ceinture vert aquatique à la périphérie est de la Robertsau. Après l’annexion de 1871, avec la disparition des fortifications au bénéfice de l’urbanisation (La Neustadt), le canal n’a plus lieu d’être et sera en grande partie comblé.

Bordées par les roseaux et les saules, les eaux claires qui permettaient l’alimentation de la pièce d’eau du château Pourtalès, de petits étangs ou du bain public (Les anciens se souviennent s’y ’être baignés. ) ont disparu. Mme Obrecht rappelait dans un poème que “nos mères lavaient leur linge au lavoir. Non loin de là les paysans, en fin de journée, y venaient baigner leurs chevaux.” Fritz Dröge se souvient encore de ce beau percheron bai à la belle crinière blonde qui hennissait de plaisir chaque soir à l’approche du canal. Les jeunes y ont appris à nager. Il a permis des heures heureuses aux plus jeunes, mais aussi aux plus intrépides qui sautaient de l’écluse ou d’un plongeoir.

Devenu “inutile”, le canal est déclassé en octobre 1970, la Ville de Strasbourg le rachète à l’État. Le creusement a été utilisé pour l’enfouissement de conduites d’eau et gazoducs.

Les habitants et les associations ont longtemps souhaité la restauration du cours d’eau, qui est envisagée dès la fin des années 80. Sa remise en eau est finalement décidée en 2010, sur de petits tronçons, en partie sur le tracé d’origine. Les travaux ont commencé en juillet 2013. La richesse de l’écosystème de la forêt du Rhin reprend (un tout petit peu) ses droits. Les tronçons réhabilités ou recréés sont alimentés en eau par la nappe phréatique. Le canal débouche à présent, non plus ans l’Ill, mais dans le Hellwasser, qui rejoint le Rhin via le Steingiessen.

 La dernière tranche de travaux avait commencé en octobre 2014 aux abords du château Pourtalès. L’étang asséché du parc n’a pu renaître entièrement : deux espèces végétales classées sur liste rouge étant à préserver. Enfin nous pouvons à nouveau flâner le long du tranquille petit cours d’eau rêvé.

(Bibliographie : Robert Pfister. Témoignage de madame Obrecht et de Fritz Drögé. Photos de…)

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
La Feuille du Läuch de la Robertsau
Publicité
Archives
Publicité